Skip to main content

FACTSHEET – Le service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS)

Qu’est ce que l’UNHAS? Le service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS) amène entre autre, des travailleurs humanitaires (de l’ONU ou d’ONG), et des journalistes sur des terrains d’urgence extrême à travers le monde. Ce service, géré par le Programme alimentaire mondial (PAM), a été mis en place à la demande du comité de gestion de haut niveau de l’ONU en 2003 et dessert l’ensemble de la communauté humanitaire.

Situation actuelle :

1. Faute de financements, le service aérien du PAM en Afrique de l’Ouest sera interrompu à partir du 20 Mars 2009. Cette suspension affectera ses opérations en Guinée, en Sierra Leone et en Côte d’Ivoire.

2. Cette interruption à laquelle fait face l’UNHAS suit une autre suspension temporaire au Niger en vigueur depuis le 28 février, également pour des raisons financières. L’UNHAS espère néanmoins reprendre ses activités au Niger prochainement.

3. Le manque de financements est un problème chronique pour l’UNHAS qui réduit l’efficacité de son fonctionnement, et qui compromet la pérennité de ses opérations d’urgence dans plusieurs pays (République Centrafricaine, Tchad).

Impact :

Certaines zones restent inaccessibles par voie terrestre (insécurité, routes non-praticables) et le personnel humanitaire dépend entièrement de l’UNHAS pour ses déplacements. De fait, les ils sont dans l’incapacité de fournir des soins médicaux, de la nourriture, de l’eau potable ou d’autres formes d’assistance vitales aux personnes vulnérables. L’ONU ne sera pas en mesure d’assurer les évacuations de sécurité et médicales des travailleurs humanitaires.

Qui utilise l’UNHAS?

En 2008, l’UNHAS a transporté plus de 360 000 passagers et 15 000 tonnes de cargaison dans 16 pays avec 58 appareils affrétés. 60% des passagers travaillaient pour des agences des Nations Unies, 30% pour des ONG et les 10% des passagers étaient des donateurs ou des journalistes.

Intervention d’urgence en 2008 :

des opérations spéciales ont été déclenchées au Mozambique, à Madagascar, en Birmanie et en Haïti. 18 hélicoptères ont été utilisés pour transporter plus de 220 00 passagers et 6 800 tonnes d’équipement. Des évacuations de sécurité et/ou médicales ont été assurées au Tchad, au Mozambique, en Birmanie, en Somalie et au Soudan.

Financement:

Gouvernements, donateurs privés et d’autres fonds comme le CERF (Fonds Central d’Intervention d’Urgence).

Estimation budgétaire 2009 : 160 millions de dollars

Principaux donateurs en 2009 : ECHO, Japon, Espagne et Etats-Unis.

Budget 2008 : 193 millions de dollars

Budget:

Approximativement 166 millions de dollars (115 millions de dollars provenant des donateurs et 51 millions de dollars de dépenses récupérées). Le service est réduit ou temporairement interrompu en République Centrafricaine, au Niger et au Soudan.

Principaux donateurs en 2008:

CERF 28 millions de dollars; ECHO (Bureau d’aide humanitaire de la Communauté Européenne) 24 millions de dollars ; USA 15 millions de dollars; Royaume-Uni 14.4 millions de dollars ; Canada 6.2 millions de dollars; Espagne 5.8 millions de dollars; Pays Bas 5.2 millions de dollars.

Note:

L’unité d’Aviation du PAM gère l’ensemble du service aérien des Nations Unies au nom de la communauté humanitaire internationale. PAM-Aviation ne possède pas de flotte mais elle assure le service aérien en affrétant des appareils pour couvrir les besoins humanitaires et les besoins logistiques des agences de l’ONU et des ONG internationales ou locales.

PAM-Aviation (en tant qu’entité distincte de l’UNHAS) fournit également de l’aide alimentaire dans des situations d’urgence (comme les largages aériens, par exemple) et s’engage dans des accords techniques pour l’administration des opérations aériennes au nom de l’UNHCR dans quatre pays : Congo, Tanzanie, Kenya et Tchad.

Temoignages des ONG

Le PAM a reçu le soutien de 30 ONG opérant en l’Afrique de l’Ouest, qui demandent la prolongation de ce service. La plupart des ONG estime qu’elles auront d’immenses difficultés à poursuivre leur travail de manière efficace sans ce service essentiel.

Dans le cas de Libéria, la répercussion la plus préoccupante concerne les vols de l’UNHAS vers Harper et Zwedru. Pendant la saison séche le trajet prend environ deux jours dans un véhicule 4x4. Pendant la saison des pluies le trajet peut prendre jusqu’à 7 jours, dépendant de l’état de l’unique pont qui y existe. L’année passée, le pont s’est écroulé à cause des pluies et le seul moyen d’aller à Harper était l’avion.

Solidarités se dit être le seul membre du consortium sur le créneau de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène (collaborant avec le gouvernement) qui opère dans le sud-est du Libéria, venant en aide à 25 000 bénéficiaires dans une région qui est sujette aux épidémies de choléra. La Fondation Carter est elle aussi préoccupée car elle est responsable d’aider Libéria à reconstruire son système juridique, surtout dans les régions rurales. Le Conseil danois pour les réfugiés envoie 20 passagers par mois en moyenne vers la région WAC.

En Guinée des problèmes semblables existent. Les conditions de transport et sécurité précaires rendent difficile le déplacement dans des régions comme Nzerekore et Kissidougou.

Au Niger les services aériens sont nécessaires pour des raisons de sécurité. Le Departement de Sûreté et Sécurité des Nations Unies a interdit la circulation routière après plusieurs accidents miniers et embuscades dans le nord et l’est du pays. Même sur les routes praticables les trajets vers des lieux éloignés peuvent prendre jusqu’à 4 jours. On peut atteindre ces destinations en 2 heures par avion. Cinquante agences humanitaires utilisent les services de l’UNHAS nigerien pour atteindre 5 destinations. Suite à une étude l’UNHAS a découvert que transporter le personnel humanitaire au Niger est plus rentable, parce que les véhicules ont un nombre de sièges limités et le trajet est très long. L’étude a montré que les agences arrivent à àconomiser 1000 dollars par passager en utilisant l’avion plutôt qu’un véhicule.

Historique :

Lorsque le service aérien du Programme alimentaire mondial devient opérationnel à la fin des années 1980, son rôle principal est de livrer de la nourriture en grandes quantités en Ethiopie, Somalie, Angola et Soudan. Ce service est peu a peu devenu le coordinateur aérien pour le personnel du PAM et les autres agences des Nations Unies, notamment pour les missions concernant la distribution de nourriture et l’évaluation des besoins alimentaires.

Le PAM a donc développé une structure aérienne efficace et en 2003, lors de la cinquième session du Comité d’organisation de haut niveau des Nations Unies à New York, il a accepté la responsabilité de gérer le transport aérien pour les activités humanitaires des Nations Unies dès janvier 2004.

En 2001, le PAM a également mis en place une cellule sécurité qui garantie que les opérations se déroulent dans la plus grande sûreté, notamment en surveillant la fiabilité des opérateurs. En parallèle, la cellule aviation du PAM, dirigée par des professionnels du secteur, est en charge de l’allocation des ressources financières et apporte l’expertise technique pour les opérations spéciales et l’entraînement.